Un avertissement pour deux fessées à sa fille
Un père de famille a comparu, hier, devant le tribunal de Nantes. Il est condamné à 300 € d'amende avec sursis. Le parquet pourrait faire appel.
« Je lui ai donné deux fessées », reconnaît à la barre Sébastien, le prévenu. Sa fille Charlène (1), 5 ans, venait de passer le week-end chez lui, à Sainte-Pazanne, en décembre 2006. Un certificat médical, établi peu de temps après qu'il l'ait ramenée chez sa mère, fait état d'ecchymoses sur les fesses de la petite.Hier, la veille de ses 30 ans, le père, agent de sécurité, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nantes pour violence sans incapacité sur son enfant. Oui, il l'a bien « réprimandée ce jour-là ». Pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas voulu dire bonjour à la nouvelle compagne de son papa. Telle serait la version - rapportée à la mère - de la petite victime. Lui dément cette raison-là, mais n'en donne pas une autre. « On ne sait même plus pourquoi les fessées ont été données », ne manque donc pas de souligner la partie civile.Ses fessées n'ont pas pu, selon Sébastien, entraîner des rougeurs pareilles. Réponse de la juge : « On n'a quand même pas mis du maquillage sur les fesses de votre fille. » Nul doute possible pour le procureur : « Les traces résultent de cette correction administrée. » Le fait qu'il puisse lui faire « manger sa viande, debout, face au mur » laisse pantois le procureur. Six mois de prison accompagnés d'un sursis mise à l'épreuve pendant dix-huit mois sont requis.La défense réagit : « Ça reste une fessée... C'est un bon père... Il l'adore. » Les derniers mots, avant jugement, reviennent au mis en cause, un adepte des fessées apparemment : « J'ai essayé de donner le meilleur, je continuerai. Il y a trop de jeunes qui font des bêtises. »Le tribunal le déclare coupable et le condamne à 300 € d'amende avec sursis, une peine d'avertissement. La juge explique qu'« il est difficile de faire la part des choses entre le droit de correction et la maltraitance ». Le parquet envisage fortement de faire appel...(1) Le prénom a été changé.