De la saine réaction face aux affronts

Sur le blog de l'URBVM http://unionroyalistebvm.over-blog.com/article-de-la-saine-reaction-face-aux-affronts-87390425.html:

La récente recrudescence de mises en scènes basées sur diverses représentations du Christ (Piss Christ, Sur le concept du visage du Fils de Dieu, etc…) a posé aux catholiques français une bien cruelle question : comment réagir ? Quelle réaction doit-on apporter à ces « pièces » ? Divisés sur cette importante question, le cœur balançant entre la fermeté et le relativisme, les catholiques français s’entredéchirent donc, pour le plus grand bonheur de leurs véhéments pourfendeurs.

La première marche de protestation du Jeudi 20 octobre, lancée par l’Institut Civitas, le Renouveau Français et le Centre Royaliste d’Action Française, a malheureusement fait pencher la balance du côté relativiste. Dans un récent article intitulé « Des bons catholiques…et des mauvais », l’auteur dénonce donc, à raison d’ailleurs, les excès et les violences commises lors de ces réactions catholiques, effectivement contre-productives et nocives pour la défense catholique.


Par contre, par une admirable pirouette littéraire qu’affectionnent particulièrement les journalistes, l’auteur arrive quasiment à convaincre le lecteur qu’à forme contre-productive, fond impertinent. Par, reconnaissons-le, de nombreuses réflexions pertinentes, l’auteur tente de démontrer que les protestations catholiques publiques sont donc non seulement inutiles, mais plus encore contre-productives, simulacres d’un réflexe communautaire indignes de notre Foi. Et force est de constater que la bêtise crasse des (tentatives de ?) réponses à cet article, corrobore l’idée de la journaliste !


Alors, disons le tout de suite : il n’y a pas de « bons » ni de « mauvais » catholiques, et nul ne peut s’ériger en juge de Foi. Les crispations vulgaires et stupides de certains « intransigeants » à court d’arguments sérieux sont réellement contre-productrices et ne méritent même pas que l’on y prête attention.


Mais, de fait, rappelons quelques évidences qui semblent passablement oblitérer dans l’argumentaire de l’article.


En premier lieu, rappelons que l’image du visage du Christ n’est pas dans cette pièce une simple représentation mais un symbole du Christ, portant un vrai message et du sens. Or, « à tout symbole sa symbolique » comme dit l’adage ! Donc, couvrir ce symbole du Christ d’un voile fictif de matière fécale n’est pas anodin et la symbolique semble assez claire pour ne pas souffrir de développement, notamment sur son aspect dégradant. Ce raisonnement s’applique à tout symbole, à commencer par les symboles républicains. Par exemple, traiter le drapeau français de la même manière que l’image du Christ serait punissable d’une amende de cinquième classe (Article 1 du décret 2010-835 du 21 juillet 2010) !


Poussons même le raisonnement et la symbolique : brûler une image du visage du Christ serait, en suivant le raisonnement de l’auteur de l’article, peu important et sans réelles conséquences. Or, c’est un truisme de dire qu’un tel acte blesserait clairement les catholiques !


C’est l’une des premières motivations des marches de protestations organisées : souligner ce « deux poids deux mesures » aberrant, cette caution judiciaire de l’utilisation outrageante du symbole du Christ, notamment par le renvoi aux vestiaires de la plainte de l’AGRIF il y a quelques mois. ..


En second lieu, la « pièce » de Mr Castellucci n’a pas l’apanage de cette banalisation de l’outrage christianophobe, mais elle en est la partie la plus saillante, la plus représentative. Aujourd’hui, critiquer et calomnier les catholiques est devenu le grand jeu des médias et des politiciens, des artistes auto-proclamés et autres enseignants. Face à cela, les catholiques peuvent adopter deux positions, deux comportements résumés par cet adage de Thucydide « Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent ».


Essuyer les critiques, les calomnies et les railleries en souriant, en prenant toujours plus de hauteur face aux bassesses des pourfendeurs cathophobes peut apparaître la solution la plus naturelle pour les plus ardents relativistes. Mais, en suivant l’exemple d’Icare, à vouloir trop prendre de hauteur on en perd le sens des réalités ! Vivant dans le monde, nous avons un message à porter aux yeux du monde, un message de respect, de charité et d’humilité. Comment défendre le respect d’un côté et cautionner l’abject irrespect de nos pourfendeurs d’un autre, en acceptant sans réagir les pires insultes ? Comment porter un message de charité quand nous nous taisons face aux plus viles calomnies ? Soyons cohérents !


En clair, pour reprendre l’exemple de l’article « Si demain ton voisin crache sur une croix, en quoi le fait de cracher sur lui élèvera le monde ? », nous pouvons aisément répondre qu’il ne faut assurément pas cracher sur ce voisin, mais ne pas manquer de lui souligner l’aberration de son geste et notre profond désaccord.

Voilà donc un autre objectif de ces marches de protestation : montrer que les catholiques ont un réel message de charité et de respect et qu’ils savent s’insurger pour défendre ces principes, pointer du doigt les odieux abus de certains « artistes » qui bafouent allègrement ces valeurs.


Enfin, il faut également rappeler les dangers de la victimisation à outrance, le culte malheureusement tenace de l’insulte anticatholique « inéluctable et même souhaitable ». Il est grand temps d’arrêter ce masochisme religieux qui, outre la contre-productivité d’un tel comportement, mène inéluctablement au faux orgueil ou à la résignation.


Quand on lit qu’il est « normal, profondément normal, qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous [les catholiques, ndlr] soyons systématiquement caricaturés ou moqués », l’on peut tout simplement se poser cette question : se moque-t-on d’une religion parce qu’elle se renforce ou tout simplement parce qu’aucun de ses croyants ne réagira ? Caricature t’on facilement une religion parce qu’elle se développe ou parce qu’elle brille par la mollesse de ses réactions ?


Voilà pourquoi la réaction catholique est aujourd’hui non plus une option, mais une réelle nécessité. Il est impératif de réagir face à l’hypocrisie républicaine, ce « deux poids deux mesures » lamentable, indigne de notre Pays ; réagir face à l’irrespect de nos détracteurs, leur rappeler que la charité, le respect et la solidarité ne sont pas des lubies pour décérébrés mais les seules voies vers le Bien Commun ; s’élever enfin contre cette mentalité résignée d’une partie des catholiques qui se complait dans l’inaction.


Ces marches de protestation, ces actions vives et guidées par la charité chrétienne ne seraient-elles pas de véritables témoignages de notre Foi, de cet Amour qui nous anime ?

Je souscris à cette analyse.