Sur le rôle des Pôles de Compétitivité

Si l’on ne peut que féliciter l’apparente volonté du Ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Stéphane le Foll, de soutenir les initiatives coopératives, il faut également souligner les excellentes initiatives du Pôle de Compétitivité Mer de Bretagne qui vient de concrétiser 22 projets collaboratifs dans le domaine maritime, et notamment les projets NevEcoMat ou PaintClean.

Ces projets de Recherche et Développement, nés des problématiques énergétiques et écologiques, concrétisent les nombreux avantages des Pôles de Compétitivité : source évidente d’emplois, amélioration de la compétitivité des entreprises nationales, reconnaissance internationale et renforcement de la prééminence nationale (et régionale) dans la Recherche et le Développement dans ce domaine.

Le principal inconvénient des Pôles de Compétitivité reste leur coût élevé (1.5 milliard d’euros pour les années 2009-2010) pour de toute relatives retombées économiques, selon une étude CEPREMAP. Cet inconvénient, joint à la conjoncture économique particulière, tend à donner de la voix aux opposants qui redoublent d’efforts depuis quelques mois pour réduire les investissements de l’Etat dans les 71 pôles de compétitivité …

Mais à l’évidence, la faiblesse de ces pôles de compétitivité ne réside pas essentiellement dans leur coût, mais dans leur unicité et dans les immenses (utopiques ?) espoirs républicains qui reposent sur leurs frêles épaules : devant assurer la compétitivité et la qualité des entreprises françaises, elles ont donc la lourde tâche de relever à elles seules l’économie française et d’empêcher les délocalisations spéculatives. Or, en ces temps de crise systémique et de politique économique aberrante, cet objectif reste évidemment chimère illusoire… Comment relancer une industrie surchargée de taxes, dans un pays ouvert aux quatre vents de la compétitivité internationale qui n’essaye même pas de faire revenir l’UE sur le Schéma de Préférences tarifaires Généralisé ?

Les Pôles de Compétitivité restent d’excellentes initiatives à soutenir car elles fournissent aux entreprises françaises les moyens de se développer, de gagner en qualité, de surmonter les épreuves écologiques et économiques en leur fournissant des solutions innovantes et attractives. Mais elles doivent venir en complément d’une meilleure coopération des industries françaises qui, dans un Etat qui desserrera progressivement son étau financier, doivent s’unir en associations professionnelles qui seules pourront permettre à la France de surmonter l’actuelle crise systémique.