Économie de la mer. Les halles à marée en équilibre précaire

Trente des trente-cinq directeurs de halles à marée se sont réunis à Erquy (Côtes-d’Armor) pour leur assemblée générale annuelle. « La situation n’est pas identique selon les façades maritimes, mais une constante apparaît clairement, notre situation économique est toujours très fragile », commente le Lorientais Yves Guirriec, président de l’association. Pas de fermeture de halle à marée enregistrée en 2012 comme les années précédentes, « mais un contexte très tendu ».

Le mal est chronique. Les halles à marée traitent 230 000 tonnes, soit un gros 50 % du tonnage débarqué par les différentes flottilles de pêche. Un manque à gagner, mais aussi une difficulté récurrente à organiser un marché transparent des produits de la mer. S’ajoute cette année, une météo exécrable qui a fait baisser la valeur des produits débarqués. « L’absence de seiches en Manche ou la diminution des langoustines en Bretagne ont été préjudiciables à nos chiffres d’affaires. » Les Méditerranéens, eux, pleurent les sardines qui ont déserté la Grande bleue.

« Le repli est de l’ordre de 3 à 4 % », souligne Yves Guirriec. Les recettes des halles à marée étant directement liées aux transactions qui s’effectuent sur leur carreau, ces quelques points perdus suffisent à faire plonger les comptes dans le rouge et donner des sueurs froides au millier de salariés qu’elles emploient. Depuis des années, les différents directeurs de criée qui se succèdent à la tête de l’association militent « pour qu’un maximum d’apports passe par nos établissements. »

Ils ont des arguments à faire valoir. « Il ne faut pas que les pouvoirs se limitent au seul aspect comptable du problème » explique Yves Guirriec. « Le passage en criée garantit une meilleure valorisation du produit et assure sa traçabilité. Sans oublier l’aspect sanitaire et celui de la gestion de la ressource et des quotas. » Les normes, sans cesse plus contraignantes, imposées par l’Europe plaident en leur faveur.