Un lieu une histoire. Le mausolée édifié à la mémoire du chef chouan Georges Cadoudalcommémore la Chouannerie et les Chouans.
L'origine du projet
En 1823, l'érection d'un monument à la Chartreuse, à la mémoire des émigrés royalistes débarqués à Quiberon en 1795, « fait naître chez les anciens compagnons d'armes et les habitants du Morbihan l'idée de perpétuer la mémoire du chef chouan Georges Cadoudal et de lui consacrer à lui aussi un mausolée » (peut-on lire dans l'article d'Alain Simonet intitulé « Bicentenaire de l'exécution de Georges Cadoudal : de la guillotine au mausolée de Kerléano », paru en 2004 dans le bulletin annuel de la Société d'histoire et d'archéologie du pays d'Auray). Le conseil municipal donne son accord et décide de participer financièrement à la construction d'un monument « qui sera élevé dans le hameau de Kerléano où est né le chef chouan, sur l'emplacement de la chapelle qui existait autrefois ».
Un projet semé d'embûches
Deux adjudications ont été nécessaires mais les travaux de construction des terrasses avaient déjà été commencés dès janvier 1825. Ces cinq années ont été jalonnées de péripéties malgré le zèle du comte de Chazelles, préfet du Morbihan, qui contribua beaucoup à l'aboutissement du projet.
Par manque de fonds notamment, les travaux ont été à plusieurs reprises suspendus, les souscriptions et subventions étant insuffisantes. « Il exhorta les maires à faire un don et, se référant à l'exemple donné par le roi et plusieurs membres de sa famille, le préfet, à plusieurs reprises, sollicita la bonté de différents ministres. Les anciens chouans ainsi que leur famille furent également instamment invités à verser une partie de leur pension. »
Après l'avènement de Louis-Philippe, les aides publiques ont été supprimées et la question de la démolition du monument fut même un temps posée... « Le gouvernement actuel doit répudier tous ces monuments qui ne sont propices qu'à perpétuer le souvenir des discordes civiles et à entretenir la haine des partis... »
L'inhumation dans le mausolée
Exécuté sur l'échafaud en place de Grève le 25 juin 1804, Georges Cadoudal aurait été inhumé au cimetière Sainte Catherine et il aurait « reçu la sépulture en présence d'un officier public qui en a donné acte ».
En réalité sa dépouille aurait été transportée dans un amphithéâtre, afin de servir à l'instruction d'étudiants en médecine. Neuf ans plus tard, en 1814, c'est cette dernière hypothèse qui est accréditée.
La famille s'étant vues restituer les ossements dans des circonstances extraordinaires, ceux-ci seront réinhumés dans le caveau central de la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Paul Saint-Louis à Paris.
Ils y resteront jusqu'au 30 avril 1830, date à laquelle le cercueil sera exhumé, transféré à Auray et provisoirement déposé dans la sacristie après l'office religieux célébré à Saint Gildas.
Combien de temps y restera-t-il ? Peu de temps, car il sera récupéré après les journées de juillet 1830 et caché, par peur de profanation. Son inhumation définitive dans le mausolée érigé à sa mémoire eu lieu en 1853, dans les premiers jours du Second empire.
à lire ici :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-L-histoire-tumultueuse-du-Mausolee-de-Cadoudal-_-1843878------56007-aud_actu.Htm