Lys de France
Nombre de messages : 1006 Age : 35 Localisation : Pontivy Date d'inscription : 03/07/2010
| Sujet: Comment on tue nos villages Lun 19 Aoû - 23:27 | |
| Depuis un demi-siècle au moins, géographes, historiens et sociologues décrivent le déclin de la civilisation rurale et la fin des villages. Cette mort annoncée est-elle inéluctable ? Pas si sûr. Chantre de l’enracinement, défenseur de l’identité régionale et nationale, Maurice Barrès ne serait-il pas, curieusement, en harmonie avec les inquiétudes et les aspirations de ce début de siècle ? Au moment où s’estompe la mémoire nationale, où se délitent les liens sociaux, où s’érodent les traditions ancestrales, sa réhabilitation des terroirs, de la collectivité et de la tradition, bref, son inactualité même, font de l’auteur de la Colline inspirée un stimulant interlocuteur. Produit typique des « petites villes françaises », selon le mot, qui se voulait infamant, de Lucien Herr, Barrès n’a jamais renié sa dette envers son bourg natal de Charmes, en Lorraine, et c’est à Mirabeau, en Provence, qu’il trouva, plus tard, sa meilleure source d’inspiration. Commencer par l’auteur des Déracinés ce dossier sur la fin des villages, mais aussi leur renaissance possible, n’a donc rien d’un paradoxe. D’autant plus que c’est à l’auteur de la Grande Pitié des églises de France que nous empruntons le titre de ce dossier. À l’automne dernier, le sociologue Jean-Pierre Le Goff publiait, chez Gallimard, un essai remarqué, la Fin du village, une histoire française (voirValeurs actuelles du 18 octobre 2012), dans lequel il décrit, sur un demi-siècle, la désagrégation de la sociabilité traditionnelle dans un village provençal, Cadenet, sous les effets dissolvants de la modernité. Cadenet ne se situe pourtant pas dans la Creuse ou la Lozère, dans ce que l’on nomme le “ventre mou” de la France ou la “diagonale du vide”, ce no man’s land rural qui, peu à peu, perd à la fois ses hommes et ses ressources vitales. Suite : http://urbvm.com/?p=11909 | |
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