Secheresse et état providence

La France, et les autres pays d'Europe d'ailleurs, traversent actuellement une grosse période de sécheresse qui inquiète énormément les agriculteurs. Tous, citoyens et producteurs, attendent de l'aide de l'Etat (financière bien entendu, comme en 1976). Pourtant, il est évident que l'Etat ne peut pas grand chose en ce moment ! Alors, quelles solutions peut on envisager ? Faut il perséverer dans cette quête de l'Etat providence ? A vos plumes, amis royalistes !

Bien sûr que c'est aux agriculteurs de s'oganiser mais le problème c'est qu'il n'en n'ont plus les moyens. Ils faut que les agriculteurs s'organisent en "corporation" afin de faire contrepoid à la grande surface et ainsi pouvoir dégager des marges nécessaires à ces investissements. Malhereusement aujourd'hui l'agriculteur isolé ne peut rien faire.

C'est vrai qu'il est malheureux de voir les agriculteurs galérer littéralement face à un temps qu'ils ne peuvent maîtriser. Les céréales ne montent pas, et le foin ne va pas tarder à manquer s'il continue de ne pas pleuvoir...

Après, je pense que les citoyens pourraient également former des associations, des groupes d'aides aux agriculteurs, faisant des grands coups de publicité par exemple pour "l'achat direct aux producteurs" (ce qui permet à l'agriculteur de se passer de relais hypermarché), de mettre en place des actions concrètes pour soulager les agriculteurs (limitation d'eau même sans décret préfectoral, etc...)...

Pour l'instant, on s'oriente vers un été 1976... Mais certains scientifiques redoutent une année 1788 (Printemps et Ete Extrêmement sec, Automne grêle et intempéries). Comme quoi, même après 220 ans de progrès scientifiques, on ne peut toujours pas se protéger des intempéries !

le Télégramme vient de donner des chiffres inquiétants sur la chute du nombre d'agriculteurs dans l'Ille et Vilaine : Entre 2004 et 2009, le nombre d'actifs dans l'agriculture en Ille-et-Vilaine a chuté de 16.765 à 13.695 (- 18,3 %) ; A l'inverse, le nombre de salariés de l'artisanat a progressé : 36.652 en 2009, 29.950 en 2004 (+ 22,4 %).

En gros, les agriculteurs désertent pour s'investir dans l'artisanat, moins dépendant des conditions météorologiques....

Alexis de Tocqueville écrivait sur l'Etat Providence :

" Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.
Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.
Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? "

De la démocratie en Amérique, tome 2, 4ème partie, chapitre 6

"En gros, les agriculteurs désertent pour s'investir dans l'artisanat, moins dépendant des conditions météorologiques...."
Non malheureusement ce n'est pas une revonversion, l'Europe ne favorise que les grandes propriétés agricoles (cf la PAC).
Cette politique d'aide fait disparaitre les petits agiculteurs au profit des grandes surfaces d'exploitation : le groupe Bouygue est un des premiers bénéficiaires de la PAC !
Ceci a pour conséquence la diminution innéluctable du nombres de paysans. Je pense que c'est malheureusment ce qui cause leurs diminution.

Je suis d'accord avec Julien quand on pense que les agriculteurs doivent demander à l'europe si il peuvent utiliser les terres en jachères pour leurs bêtes ! Autrement ils n'ont plus droit aux aides c'est uen honte !

Tout à fait d'accord avec Julien, mais je pense que les deux points se complètent : l'Europe freine véritablement le développement des petites propriétés agricoles, et la soumission à des aléas climatiques finit de décourager les agriculteurs. L'un empêche de se développer et de se mettre à l'abri du second : les saisons difficiles comme celle que nous traversons actuellement deviennent de véritables calvaires pour ces petits producteurs qui n'ont plus réellement de porte de sortie.

Au lieu de promouvoir les petites exploitations, l'Europe préfère verser des milliards dans des chimères économiques.... Pitoyable !

Encore une mauvaise nouvelle pour les agriculteurs : la production fourragère est particulièrement déficitaire dans la plupart des régions françaises... à lire ici : http://www.leblogfinance.com/2011/05/la-production-fourragere-deficitaire-dans-la-plupart-des-regions.html

"Selon une note publiée vendredi par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture, la production fourragère était déficitaire pour deux régions fourragères sur trois au 20 mai 2011.

Fait nouveau : un fort déficit fort est désormais constaté dans la plupart des régions fourragères du Sud-Ouest, du Centre, du Nord-Est et du couloir rhodanien, selon le Ministère.

En périphérie des zones de fort déficit, la situation ne vaut guère mieux : la production fourragère cumulée est là aussi déficitaire. Au final, seules quelques rares régions fourragères ont une production normale voire excédentaire. Il s'agit tout particulièrement des régions d'altitude où, les températures estivales observées récemment auront permis d'avancer la production fourragère du printemps.

En tout état de cause, la pousse mensuelle est partout inférieure à la normale. "

Avec un ministre de l'Agriculture qui ne sait pas combien fait un hectare ou reconnaître un dindon, les agriculteurs ont vraiment du souci à se faire....

Dans cet article, la FNSEA parle de quelques projets à mettre en place au niveau national pour aider les agriculteurs : retenues d'eau artificielles notamment, mais devant les vociférations d'écologistes, le gouvernement adopte la politique de l'autruche....

http://www.leblogfinance.com/2011/06/secheresse-la-fnsea-pour-un-plan-de-stockage-de-leau.html

Ce qui est déprimant, c'est quand même la dépendance des institutions agricoles aux décisions étatiques, leur manque cruel d'autonomie...Et après on parle de décentralisation ?

Encore des aides de l'Etat ? On parle aujourd'hui de plus de 700 millions d'euros... ici :
http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/09/97002-20110609FILWWW00404-secheresse-aide-importante-a-venir-le-maire.php

A voir avec le nain dans son discours devant les agriculteurs tout à l'heure !

Voilà donc la grande avancée du gouvernement ploutacratique sarkoziste : pas de véritables sommes, quelques petites concessions sans véritables changements de fonds... Brassages d'airs encore à mon avis !

Quid de véritables mesures locales ? De nombreuses idées ont été avancées par les associations d'agriculteurs sans véritables réponses gouvernementales : retenues d'eau artificielles réservées aux agriculteurs, allègement temporaire des taxes gouvernementales (exonération temporaire de TVA sur les importations agricoles par exemple), préférence nationale (on importe moins de produits étrangers pour laisser une plus grande place aux produits français, pour augmenter leur capacité de vente), allègement temporaire des taxes pollueurs payeurs, etc...

Voilà un article sur le site paysan breton à l'intitulé on ne peut plus clair : "Le plan sécheresse laisse les éleveurs sur leur faim"... à lire ici :http://www.paysan-breton.fr/article/11981/le-plan-secheresse-laisse-les-eleveurs-sur-leur-faim.html

Quelques réponses des éleveurs :

"Le syndicat estime qu’il faudrait avant tout interdire le broyage de la paille, arrêter la production de biocarburants et reporter d’un an toutes les échéances d’emprunt. Pour la Coordination, « l’angoissante question des éleveurs, celle de savoir comment acheter le complément alimentaire indispensable pour faire un aliment correct à base de paille, ne semble pas effleurer l’esprit de Nicolas Sarkozy. » La Coordination estime qu’il n’a « manifestement pas pris la mesure des conséquences des récoltes de céréales grillées par la sécheresse qui vont entraîner un renchérissement des compléments alimentaires tout en mettant aussi en grande difficulté les céréaliers. » Selon la CR, il aurait fallu réorienter les deux millions de tonnes de céréales destinées aux biocarburants vers l’aliment du bétail."

En même temps, notre ministre de l'agriculture saurait il faire la différence entre de la paille et des céréales ? Vu sa dernière prestation, pas sur....