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http://lyon.novopress.info/3326/1793-lannee-terrible-le-8-9-10-octobre/Du 9 au 21 septembre le bombardement de Lyon ne cessa pratiquement pas. Le 18, un général de brigade pouvait écrire aux Jacobins de Paris : “Nos canonniers ont l’air de s’amuser en voyant flamber les maisons des rebelles. La ville de Lyon est comme une écumoire“. Vers la fin septembre la situation des assiégés s’aggrava brusquement. Le faubourg de Saint Irénée tomba, “ce fut une journée sanglante, ainsi qu’en rendit compte Dubois-Crancé à la Convention Nationale, et le fer et le feu provoquèrent des pertes sérieuses sans les rangs de la race gomorhéenne des Lyonnais. (…)Tous les Brotteaux sont incendiés. Perrache commence à brûler. Et il fait grand vent. Vive la République“.
Cependant, malgré l’impitoyable pilonnage par bombardement, malgré la chute de leurs meilleures défenses aux approches de la ville, malgré des pertes en hommes quotidiennes, malgré l’impossibilité qu’ils avaient de remplacer armes et munitions, les Lyonnais continuaient à résister, refusaient de se rendre. L’Assemblée prononça le rappel immédiat de Dubois-Crancé et de Gauthier pour qu’ils “puissent s’expliquer sur les cruelles lenteurs du siège“.
Après une offre de reddition faite aux Lyonnais le 7 octobre 1793, la famine la plus cruelle de l’Histoire de Lyon s’accentua. On mangea des herbes cuites dans la graisse réquisitionnée chez les marchands en gros de produits pour parfumeurs.
Le 8 octobre 1793, Lyon capitula. Un détachement de troupes républicaines entra dans la ville par le faubourg Saint-Just après la suspension d’armes ordonnée par Couthon.
Le 9 octobre, vers six heures du matin, le Général Perrin de Précy quitta Lyon avec environ deux mille combattants qui lui restaient, et des femmes et des enfants qui choisirent des les accompagner sur le triste chemin de l’exil. Les Conventionnels Couthon, Maignet et Laporte, firent leur entrée par la descente du Gourguillon. Couthon, avec ses sans-culottes, se fit conduire à l’Archevêché, dont il fit sa résidence.
Et les jours de la Terreur commencèrent, tandis que Lyon, mourante, brisée, s’enfonçait dans les brouillards et le sang.
Il a fallu à la Convention vingt-huit mille bombes, douze mille boulets, cinq mille obus, six mille cartouches à mitraille, neuf cent mille cartouches ordinaires, trois cent mille livres de poudre pour réduire à merci six mille défenseurs de Lyon, et ruiner l’une des plus belles et des plus fières cités de toute l’Europe (mille six cents maisons furent détruites pendant le siège)