A l'époque où j'avais écrit ce message, je n'avais pas lu René de la Tour du Pin et Albert de Mun... Et il faut dire qu'après les avoir lu, on comprend leur aversion du libéralisme !
Tiré des aphorismes de Politiques Sociale :
"Le Libéralisme est la doctrine philosophique d’après laquelle le bien et le mal ont des droits égaux dans la société ; ou bien encore : la doctrine politique d’après laquelle le pouvoir social émane de la souveraineté du peuple ; ou bien encore : la doctrine économique d’après laquelle les intérêts sont régis par des lois naturelles qui suffisent à les mettre en harmonie.
Ces doctrines sont la négation du lien social en religion, en politique et en économie, car tout lien est essentiellement une contrainte, et il n’y a guère, à proprement parler, de conventions sociales, mais bien, le plus souvent, des formations historiques reconnues par le consentement social.
Le libéralisme contient en germe toutes les doctrines du socialisme ; car il a pour expression moderne la « Déclaration des Droits de l’homme » de 1789, dont les socialistes se réclament également ; et il n’a cessé, depuis l’ère de la Révolution française, d’inspirer ce que ses adeptes appellent les progrès de l’humanité, qui aboutissent visiblement au triomphe du socialisme.
Le libéralisme a pour principal agent la franc-maçonnerie, qui se fait gloire de le professer et d’en poursuivre le règne ; mais il a, en dehors même de cette société, une grande action sur beaucoup de conservateurs qui se parent de la qualification de libéraux.
Nombre de catholiques, et des plus distingués, ont porté cette cocarde ; mais elle commence à être démodée et ne se produit plus guère sur le terrain des controverses religieuses.
Dans l’ordre politique, le libéralisme perd aussi du crédit, après avoir été l’idéal des classes les plus élevées pendant une grande partie de ce siècle.
Dans l’ordre économique il tient encore ferme, bien que rudement assailli par les victimes de ses errements. Naguère on enseignait encore dans des chaires d’économie politique, soi-disant e politique, soi-disant orthodoxes, que la liberté du travail, la liberté de la propriété et la liberté du commerce étaient des droits naturels de l’humanité ; et les professeurs en étaient si enthousiastes que, tombant à qui mieux mieux sur le moyen âge, où ces choses étaient inconnues, ils les appelaient, selon leurs propres tendances ou celles de leur public, tantôt des bienfaits de l’Église, tantôt de glorieuses conquêtes de la Révolution.
Ainsi, les conservateurs libéraux ont le choix de leurs origines ; malheureusement ils ne paraissent pas avoir celui de leurs destinées."