Sur un article du blog de l'URBVM :
"Le repos du septième jour n'appartient plus à l'ouvrier, et celui qu'il va chercher dans l'orgie du lendemain ne lui donne qu'une fatigue nouvelle! Le son joyeux de la cloche sacrée ne mesure plus l'effet de son bras. Ce n'est plus un homme, c'est l'instrument de la production, et le travail lui-même n'est plus l'austère, mais fécond emploi de son activité, c'est une marchandise qu'il vend pour vivre au prix qu'il en trouve.
Sa femme, son enfant sont entraînés avec lui dans ce marchandage des corps et l'édifice sacré
de la famille s'écroule dans une fatale désorganisation! Son maître est livré à la passion du gain et à l'emportement des instincts matériels. Entre ces deux hommes que la volonté de Dieu avait associés pour une œuvre commune, il n'y a plus de lien moral permanent. Ce sont deux étrangers dont les intérêts sont contraires, parlant deux ennemis. La guerre est entre eux, ardente, sauvage, meurtrière.
Entre les maîtres eux mêmes, la lutte pour la richesse est engagée sans trêve ni merci. La nécessité d'une concurrence sans limites engendre une surproduction effrénée qui aboutit périodiquement à des crises formidables, et chacune de ces crises jette dans la misère des milliers d'êtres humains.
La spéculation financière a envahi toutes les branches du travail, et dans ces immenses exploitations industrielles où le capital anonyme, sans patrie, sans responsabilité directe, tient la place du maître, l'homme disparaît vaincu, écrasé par la matière.
Le paupérisme se répand comme une plaie chaque jour plus hideuse, et le luxe grandissant n'est qu'un décor dressé par la civilisation moderne, derrière lequel se cache une misère affreuse..."
C'est triste, mais on se rend compte de la clairvoyance du Comte de Mun, tout comme celle de René de la Tour du Pin et de tant d'autres écrivains royalistes qui avaient tiré la sonnette d'alarme devant les déviances de l'économie capitaliste occidentale...
http://unionroyalistebvm.over-blog.com/article-relire-albert-de-mun-73961903.html