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 Réseaux de pouvoir à Nantes

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MessageSujet: Réseaux de pouvoir à Nantes   Réseaux de pouvoir à Nantes Icon_minitimeJeu 13 Déc - 4:57

Les Echos du 02 avril 2003
Les grands enjeux


Après Bordeaux et Strasbourg, aujourd'hui Nantes, le troisième volet de notre série d'enquêtes sur les réseaux de pouvoir dans les grandes métropoles françaises. Les Nantais ont vu leur ville se transformer en profondeur au cours de la dernière décennie, avec un afflux massif de nouveaux habitants et une redistribution des cartes économiques.

Il ne faut pas surestimer les réseaux d'influence, s'agace Jean-Marc Ayrault, le député-maire et président PS de la Communauté urbaine de Nantes. La ville a connu une forte poussée démographique ces dernières années, de nouveaux cadres et dirigeants sont arrivés, tout cela est très mouvant. » Durant la décennie 1990, la population de l'agglomération a effectivement crû de 10 % pour atteindre 550.000 habitants, et l'économie de la ville est devenue plus tertiaire. Des délocalisations significatives comme celles des services informatiques voyageurs de la SNCF (590 agents) et des services financiers de La Poste (390 agents) ont accompagné ce mouvement, renforcé par l'implantation de sociétés plus petites mais à fort potentiel technologique. Selon l'Insee, l'aire urbaine compte à présent 25.500 « emplois métropolitains supérieurs », chiffre qui a progressé de 28,7 % au cours des dix dernières années, deux fois plus vite que la moyenne nationale.

Dans ce contexte de mutation, les clubs et cercles historiques, plus ou moins fermés, n'ont plus le pouvoir qu'on leur prête encore. « Nantes s'est internationalisée dans les années 1980 et les réseaux des vieilles familles nantaises de l'industrie et du commerce ont perdu leur influence », confirme le géographe Jean Renard. « Les réseaux les plus efficaces sont informels et changeants. Ils ne sont plus forcément là où on les attend », ajoute Jean Amyot d'Inville, auteur d'un guide qui recense près de 170 clubs et cercles. « Vous avez ici une multitude de réseaux, par affinités, croyances, et beaucoup d'associations de quartiers. Le maire n'a pas de réseau à lui, mais, s'il fait bien son travail, il doit se trouver au milieu de tout ça », résume Jean-Marc Ayrault, qui a acquis une réputation d'expert dans l'art de se rallier les personnalités, têtes de réseau ou non.

Une communauté urbaine puissante


C'est le cas avec Jean-Joseph Régent, fondateur de l'Institut Kervegan, un club de réflexion, à qui il a confié la présidence du conseil de développement de la communauté urbaine, instance consultative composée de sages, mais surtout belle machine à catalyser les cercles d'influence et passerelle vers les milieux économiques. On y retrouve Aïssa Dermouche, directeur d'Audencia, l'école supérieure de commerce, Philippe de Portzamparc, patron de la société de Bourse qui porte son nom, ou Philippe Launay, viceprésident de la CCI. Dans le même esprit, le maire a décidé de s'attacher un conseil scientifique afin d'accompagner l'émergence de la recherche et d'arbitrer les projets à financer.

La constitution de la Communauté urbaine de Nantes (CUN) en 2001 et le lancement de projets d'aménagement comme l'île de Nantes ou le « Grand Projet de ville Malakoff-Pré-Gauchet » ont renforcé l'emprise de Jean-Marc Ayrault sur la septième agglomération française. S'il est un puissant réseau de pouvoir à Nantes, c'est bien celui de cette nouvelle communauté urbaine, dotée d'un budget égal à celui de la région des Pays de la Loire. Au sommet de cette superstructure, l'homme du maire est Laurent Théry, maître d'oeuvre des transformations urbaines. Ancien bras droit de Joël Batteux, premier édile de Saint-Nazaire, ce technicien fait le lien entre les deux villes de l'estuaire, soucieuses d'apparaître comme une métropole unique.

Un patronat chrétien et solidaire


Sur les enjeux forts, en particulier en matière d'aménagement, les milieux économiques ont une capacité à se mobiliser rapidement. Leurs réseaux sont rarement sectoriels mais plutôt amicaux ou géographiques. « C'est une terre de PME et chacun ici considère qu'une entreprise isolée, sur un territoire isolé, est en danger, d'où cet esprit de maillage », analyse Bruno Hug de Larauze, président de l'Union maritime de Basse Loire. « Les chefs d'entreprise vivent sur place », confirme Yves Gonnord, le patron vendéen de Fleury-Michon, qui perçoit une logique identique dans le bassin voisin. C'est à Nantes que l'on trouve la plus importante section française du Centre des jeunes dirigeants. « Des jeunes patrons extrêmement solidaires », observe Dominique Hervouët, éditorialiste au quotidien local « Presse Océan ».

Beaucoup de chefs d'entreprise sont apparentés au patronat chrétien. Alain Mustière, président de la chambre régionale de commerce et animateur des grands débats sur le désenclavement de l'Ouest, est de ceux-là. Georges Drouin, PDG du groupe de transport LoveFrance, président d'Ouest Atlantique et membre du Medef, est aussi lié à cette mouvance. Il est également membre du Club des trente, qui rassemble des patrons bretons mais aussi vendéens, comme Yves Gonnord, Annette Roux (Bénéteau) ou Jean-Eudes Tesson (Tesson Informatique). On retrouve certains des chefs d'entreprise du Club des trente à l'Institut de Locarn, groupe de réflexion davantage centré sur une préoccupation identitaire bretonne.
La plupart se côtoient de façon informelle. Le Football Club de Nantes leur en fournit l'occasion : à chaque match, les loges et restaurants sont pris d'assaut. « C'est le lieu de rendez-vous privilégié des chefs d'entreprise nantais », constate Jean Amyot d'Inville, mais aussi des élus, qui y côtoient hauts fonctionnaires et personnalités emblématiques, comme Daniel Augereau, PDG du spécialiste de travail temporaire Synergie et figure de l'UMP locale.
Les mouvements de jeunesse catholiques ont des ramifications dans le syndicalisme, surtout au sein de la CFDT, qui domine le paysage syndical local. L'un des anciens responsables de ce mouvement, Joseph Deniaud, préside aujourd'hui les Mutuelles de Loire-Atlantique, réseau associatif dynamique occupant une part de marché significative dans le domaine de la santé à Nantes. « Ce vieux fond d'humanisme chrétien a conduit le mouvement syndical à s'investir dans le champ social. C'est de là que provient en partie le dynamisme du mutualisme », analyse-t-il.. Le monde syndical nantais n'en est pas moins traversé par des courants philosophiquement opposés. Ainsi est-il un bastion de FO, sous l'égide du lambertiste Patrick Hébert, secrétaire général de l'union départementale.

Dans le village nantais, l'Institut Kervegan constitue, lui aussi, un lieu de convergence. Fondé en 1977, ce club de réflexion oecuménique est connecté aux milieux de l'université, de la recherche et de l'enseignement supérieur grâce à des membres comme le juriste et sociologue Alain Supiot. Ce dernier est l'un des acteurs de l'émergence des sciences humaines à Nantes, domaine universitaire ayant intégré la logique de réseau au sein du pôle de recherche de la Maison des sciences de l'homme Ange-Guépin. Le même phénomène s'observe dans les sciences du vivant, en pleine effervescence, autour d'Atlanpole, la technopole nantaise, avec des chercheurs comme Denis Escande, Khaled Meflah ou Jean-Paul Moisan, et des start-up spécialisées en biotechnologies telle Vivalis. « La plupart des chercheurs s'impliquent dans des projets de biotechnologie, ce qui permet de créer un climat particulier », constate Franck Grimaud, dirigeant de cette PME.

La vitalité culturelle comme image de marque


Kervegan touche aussi le monde de la culture, un réseau très vivace à Nantes, comme l'illustre l'improbable concept de Folle Journée lancé par René Martin il y a dix ans, aujourd'hui réussite incontestée. Autre figure emblématique du milieu : Jean Blaise, grand maître de cérémonie des festivités municipales, artisan d'une sorte de « movida » nantaise dans les années 1990, décrié pour l'argent public qu'il consomme ou salué pour sa vision avant-gardiste. Ce réseau culturel se trouve à l'origine d'une offre assez diversifiée, qui intègre les musiques actuelles dont Eric Boistard, gérant de l'Olympic, s'est fait le promoteur. Le projet urbain de l'île de Nantes donnera à ce cercle-ci de nouveaux équipements publics.
« Dans le domaine culturel, j'ai pris des risques », se flatte le maire, citant les spectacles de rue « Royal de Luxe » ou « Cargo 92 ». Opérations coûteuses mais porteuses d'image : la culture est désormais l'un des atouts de la ville en termes de marketing territorial, au même titre que l'avait été la communication autour du concept « Nantes, l'effet côte Ouest » imaginée dans les années 1990. « Ayrault a réussi la performance de faire croire au reste de la France que Nantes est au bord de la mer ! », ironise le journaliste André Besson.

EMMANUEL GUIMARD ET MARTINE ROBERT

Source : http://www.lesechos.fr/reseaux-pouvoir/ville/nantes/accueil_nantes.htm
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MessageSujet: Re: Réseaux de pouvoir à Nantes   Réseaux de pouvoir à Nantes Icon_minitimeJeu 13 Déc - 5:01

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